Les premiers contacts entre Européens et Tahitiens sont généralement racontés du point de vue des navigateurs occidentaux, fascinés par la sexualité et le caractère exotique de ceux qui apparaissent alternativement comme des "bons sauvages" et des êtres bestiaux. Dans son ouvrage iconoclaste, Anne Salmond confronte les différentes versions de l'histoire, celle des Tahitiens face à ces visiteurs inconnus et celle des Européens. L'auteur montre à quel point les divers mythes - ceux véhiculés par les Européens et ceux propres aux Tahitiens - se recoupent et s'entremêlent. Elle puise ses sources dans la tradition orale tahitienne, dans les archives écrites et picturales européennes ainsi que dans l'artisanat tahitien. Le texte est illustré par des esquisses, des tableaux et des gravures inspirés par les voyages de découverte. Retraçant les aventures vécues par les navigateurs européens à Tahiti ainsi que la vie des insulaires lors des premières rencontres, L'Ile de Vénus apporte un éclairage radicalement nouveau sur une époque durant laquelle Tahiti prit une importance primordiale dans l'imaginaire européen.