Au XIXe siècle, des explorateurs européens ont à tort appelé Aztèque ce peuple qui, ayant fondé la métropole insulaire de Tenochtitlan en 1325, avait créé l'un des empires les plus puissants de Mésoamérique. Aujourd'hui, il est temps de réintroduire le nom que leur avait assigné leur dieu tutélaire et par lequel ils se désignaient eux-mêmes : Mexica.
Depuis 1978, les archéologues du Proyecto Templo Mayor, sous l'égide de l'Instituto Nacional de Antropología e Historia (INAH), ont exhumé dans le centre historique de Mexico une grande partie de l'enceinte sacrée de Tenochtitlan, la cité impériale des Mexicas, et ont notamment mis au jour les vestiges de la double pyramide de 45 mètres de haut du Templo Mayor.
Parmi les découvertes les plus marquantes figurent 209 offrandes extrêmement riches que le peuple mexica a enterrées pour s'attirer les bonnes grâces de ses dieux. Objets uniques ou assemblages complexes de milliers d'objets précieux, ils sont le reflet du haut degré d'organisation sociale, politique, économique et religieuse que cet empire avait atteint au moment de l'arrivée des conquistadors espagnols en 1519. Leur étude révèle non seulement une société dynamique et influente, mais aussi un art d'une grande qualité esthétique, expression d'une fascinante conception de l'univers où êtres humains et dieux sont intimement liés.
Coédition musée du quai Branly - Jacques Chirac / Éditions El Viso