La tradition carnavalesque africaine-américaine de La Nouvelle-Orléans, née au XIXe siècle en marge du carnaval officiel largement réservé aux blancs, se révèle multiple, dense, d'une créativité hors normes. Elle s'inscrit dans le temps long des sociétés de La Nouvelle-Orléans, de la Louisiane et, plus lointainement, de la Nouvelle-France.
En se nommant « Black Indians » pour célébrer Mardi gras, les Africains-Américains des quartiers modestes de la ville souhaitent exprimer des valeurs de justice et d'égalité avec les Amérindiens, partageant avec eux un même passé d'oppression et de racisme.
Se réinventant alors en Big Chief, Big Queen, ou encore Wild Man, ils arpentent les rues de leurs quartiers dans l'espoir de se confronter à d'autres « tribus ». Suivant des usages extrêmement codifiés, leurs musiques, leurs chants guerriers, leurs danses et leurs costumes évidemment, continuent de fasciner les habitants, les curieux et les ethnologues du monde entier.
Coédition musée du quai Branly - Jacques Chirac/Actes Sud
Langue française
24 × 28 cm
224 pages
180 illustrations